Le viol de la ministre Thériault
Il parait que ça va mal pour les femmes autochtones dans la belle Province.
Le Québec, après avoir entendu que le Canada de Harper n’était pas intéressé par le sort de milliers de femmes disparues, réalise que ça va pas mieux ici.
Comme d’habitude, les journalistes de la TV semblent mieux équipés pour enquêter que tous les corps policiers réunis.
Même avec des budgets de plus en plus ténus, la TV fait mieux que la Police.
Pas une fois, pas deux fois. La plupart du temps.
Si ça continue, ce sont les spectateurs qui vont voter en direct pour décider ce qu’il faut enquêter, le tout payé par socio-financement ou TV-thon.
La ministre Thériault affirme très sérieusement que les femmes autochtones doivent avoir le courage de dénoncer leurs violeurs aux collègues des violeurs. Pas fort. Pas aidant. Pas exemplaire. Cela ne lui enlève cependant pas le droit d’être humaine et d’avoir des émotions à vivre et à partager.
Quand la situation devient trop difficile à gérer, un ministre sert de fusible.
Mme Thériault va sauter.
Normal en politique.
Là où le procédé est abject, c’est dans la fuite orchestrée du Conseil des ministres.
La ministre est devenue une hystérique, l’excuse classique pour dénigrer une femme qui hurle comme un homme...
Les politiques ne sont jamais gênés quand Mulcair ou Harper «pètent un coche».
La ministre Thériault ?
«Mais son comportement lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, mercredi, a contribué à ce qu’elle soit mise au repos pour une période indéterminée. Après que le whip Stéphane Billette a déploré qu’un ministre ait procédé à une annonce dans une circonscription sans que le député soit prévenu, Mme Thériault a pris le relais et carrément harangué ses collègues ministres.
Embarrassés, les membres du gouvernement ne savaient trop comment calmer le jeu, regardaient par terre pendant les remontrances rageuses de la ministre, carrément déchaînée, a-t-on confié à La Presse. Mme Thériault a été vue par un médecin, son ex-collègue Yves Bolduc, qui s’occupe des problèmes de santé de la plupart des élus libéraux à Québec.»
Des «sources fiables» selon le journaliste de la Presse.
Ces sources sont les collègues de Mme Thériault. Des ministres comme elle.
Ces sources ont rompu le pacte de silence entourant les activités du Conseil des Ministres.
Pendant que le premier ministre affirme que la santé de sa ministre est au centre de ses préoccupations, des membres de son Conseil normalement totalement étanche, confient avoir été embarrassé par le comportement de la ministre Thériault.
Pour ajouter de l’odieux à l’abject, on divulgue, au passage, un secret professionnel.
La ministre a consulté un médecin, Yves Bolduc, affirme le journaliste Lessard.
Madame Thériault n’est-elle pas la seule personne au mode à avoir le droit de dévoiler cette information ?
Pas au Québec en 2015.
Il suffit d’avoir des sources fiables et vlan, on viole les droits d’une autre femme.
Mme Thériault est ministre.
Mme Thériault nage dans le pouvoir.
Pis?
Cela ne semble pas suffisant pour la protéger de ses collègues qui violent ses droits les plus fondamentaux.
On lui souhaite d’avoir la force de dénoncer le comportement du Conseil des ministres.
A qui ?
Pas au premier ministre qui a obligatoirement donné son feu vert pour la fuite.
Pas à la police qui lui demande déjà des excuses sans préciser si elle doit aussi se mettre à genoux pour se faire pardonner.
Il lui reste la TV.
Comme les femmes autochtones.
Bonne chance.