Les métiers du futur: maître-brasseur

En moins de 3 ans et six clips, Eliot  Slevin, dont on ne connait pas le visage, apprend à battre les cartes avec la dextérité fine d’un superhéros. 

Son audience grandit et il a maintenant un commanditaire très discret. Je vous laisse le découvrir.

 Il y a quelques années, le temps nécessaire pour progresser dans un exercice universel qui ne sera jamais un sport olympique, représentait un très mauvais rendement sur le capital investi. Aujourd’hui, grâce au web, la distribution du produit, une performance de 1:39 saisie par une caméra fixe (coût de production zéro), est sous le contrôle de «l’Artiste».  

Peut-il encore progresser? 

Si on compare Hip Shooter, son premier clip de 13 secondes, à Run Rabbit, on a presque l’impression qu’il s’agit d’une autre personne tant son développement est spectaculaire... 

Doping? 

Si cela existe pour ce genre d’effort et ce volume de travail, cela doit ressembler à ce qui peut améliorer la performance  d’un chirurgien ou d’une violoniste. 27 os qui structurent la plus grande concentration de rétroaction tactile du corps humain, une manualité (prédominance d’une main sur l’autre) à entraver par une ambidextrie programmée,  le terrain est fertile pour toutes sortes de substances légales ou pas. 

La musique

Chaque clip sur sa chaine Youtube à sa personnalité dans un champ visuel très restreint, mais le «climat» musical est constant depuis le début et devient une  vraie signature. Le rythme du découpage des mouvements en synchro musical, sorte de figures imposées, devient aussi plus judicieux à chaque clip. 

Nouvelle dimension

Comme un acteur qui apprend à aimer la caméra, Slevin progresse dans sa mise en scène. Même en caméra fixe, il crée des effets «gros plan» en se jouant de la gravité, exactement comme Fred Astaire qui exigeait que la caméra bouge le moins possible pour les numéros de virtuosité. En déplacant l'action vers la caméra en plongée totale, l'effet, dont il n'abuse pas, est très efficace. 

Métier de l’avenir

Disons que Eliot Slevin ne peut plus s’améliorer. 

Le prochain clip sera moins intéressant. 

Mais combien de casinos sont prêts à le payer pour venir faire une petite démo?  Des tonnes.

Comme les écrivains qui gagnent leur vie en donnant des conférences...

Mais nous allons devoir attendre un peu pour le savoir. 

Si on ne voit jamais son visage, c’est peut-être parce que M. Slevin est un mineur...